Des phoques, du soleil…

Ce samedi 17 juin, les kayakistes du Canoë Club Normand ont organisé leur dernière sortie mer avant l’été, et quelle sortie : la baie de Somme et ses phoques.


Les 11 pagayeurs ont quitté Rouen de bon matin, car il s’agissait de ne pas laisser passer la marée. Direction le Cap Hornu, en Baie de Somme sous un soleil resplendissant… De ce périple enthousiasmant, coach Johann nous propose un -excellent- reportage photo. Direction le cap Hornu puis le (grand) large…
Sébastien avait concocté un programme de navigation qui nous emmenait vers la sortie de la baie avec la descendante. Et du courant, en dépit du faible coefficient de marée, il y en avait ! En tout cas suffisamment pour que José, notre ornitho préféré toujours le nez en l’air, nous gratifie d’une superbe cravate sur une bouée.

On l’excusera facilement, tant l’avifaune était d’une densité et d’une variété remarquable. Aigrettes, tadornes, huitriers-pie, courlis, sternes, sans oublier les impressionnantes spatules.
Mais les rois de la journée, d’une toute autre dimension, ne tardèrent pas à se manifester. La baie recense en effet plus de 600 phoques de deux espèces différentes. Les plus nombreux et aussi les plus modestes en taille sont les phoques veau-marins, que nous avons rencontrés sur les premiers bancs de sable.

Bien entendu, il convient de faire preuve de la plus élémentaire des discrétions car il ne s’agirait pas de les effrayer en les envoyant tous à l’eau ce qui serait le meilleur moyen pour un petit de paniquer et perdre sa mère.
Rapidement, ce sont leurs cousins les phoques gris, beaucoup plus gros et curieux qui vinrent nous rendre visite.
Ceux-ci prennent un malin plaisir à sortir de l’eau juste derrière un kayakiste, qui regarde devant lui et n’est alerté de la présence de l’intrus que par le souffle de la bête qui replonge.

Mais, à vrai dire, les intrus, dans cet environnement ce sont surtout les kayakistes, témoins privilégiés, mais tout juste tolérés pendant quelques instants magiques.

D’ailleurs peut-on vraiment affirmer qui observe qui ?

Les pagayeurs ayant autant besoin d’étancher leur soif de découverte que la faim qui commençait à les tenailler firent ensuite halte sur un banc de sable pour sortir les victuailles précautionneusement transportées dans les coffres étanches des kayaks.

Quelle ne fut pas notre surprise de voir un bébé phoque gris sortir de l’eau et grimper sur le sable à quelques mètres d’eux !

Mais ici, en plein cœur de la baie, ce sont les éléments qui commandent et bientôt, avec la remontante, notre petit îlot disparut sous les flots et nous repoussa dans les cockpits. Retour vers le fond de la baie, sans avoir à donner beaucoup de coups de pagaie.

Sur le chemin du retour, après avoir croisé les pirogues du club local, nous fîmes halte dans le port du Hourdel, où le débarquement nous imposa une glissante séance de patauge dans la vase sous les yeux des promeneurs (certainement jaloux de notre liberté!)

Beaucoup d’entre-nous en profitèrent pour ramasser quelques brins de salicorne, pour agrémenter le repas du soir. Pour ma part, j’ai suivi les conseils de notre chef Guillaume, qui préconise de plonger la salicorne brièvement dans l’eau bouillante avant de la replonger dans l’eau froide afin de la dessaler un peu avant de la faire revenir à la poêle dans du beurre. Un délice !

Pour une sortie de fin de saison, ce fut une réelle réussite, qui laissera des souvenirs indélébiles à tous les participants. Merci encore à Seb pour avoir soigneusement étudié le programme de navigation et proposé cette sortie exceptionnelle.


Posté

dans

par